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OBERON PEUT-IL MOURIR ?
Le Régent, l’oncle d’Oberon, était si vieux qu’il semblait sans âge. Il avait tout vu, non seulement une fois, mais plusieurs fois. La vie, pour lui, ressemblait à ces jouets d’enfants : les manèges. Si on attend un petit peu, la même scène défile à nouveau devant vous. Sa philosophie comportait de toute évidence certains aspects de théologie ritornellienne et, quelques décennies plus tôt, il avait porté l’anneau d’or sur le coussin rouge lors des processions solennelles annuelles. Mais il n’était pas croyant pour cela : pas plus adepte de Ritornel que d’Alea. En fait sa seule religion concernait la lignée des Delfieri et tout ce qui, que ce fût d’ordre céleste ou transcendantal, pouvait profiter à la dynastie. A la mort de son frère cadet, le Maître Sacré, durant les derniers jours de la guerre Terreurienne, il avait dû abandonner sa calme retraite pour prendre en main les rênes de l’État jusqu’à la majorité d’Oberon.
C’était justement lui qui avait donné l’ordre qu’on procédât simultanément au Couronnement et à l’opération chirurgicale d’Oberon. Il était presque impossible qu’il en fût autrement. Il avait fallu prendre cette décision extrême afin de préserver les anciens amis et ne pas offenser les futurs alliés possibles. Oberon pouvait mourir, il n’en fallait pas moins que le couronnement ait lieu. Les cérémonies et les invitations avaient été fixées et envoyées des mois à l’avance. Des rois et des chanceliers venus de toutes les planètes de la Ligue étaient là, sans compter les ambassadeurs des Galaxies Extérieures. Les Arbitres Intergalactiques eux aussi étaient présents, vêtus de leurs somptueuses robes, unanimes pour une fois à affirmer qu’une telle occasion historique exigeait leur présence.
Le Régent fronça les sourcils. « Tout cela était trop bête, songea-t-il. C’étaient les Delfieri qui étaient venus à bout de la Terreur. Sans notre obstination salutaire, et si nous nous étions ralliés à ces pleurnicheurs de la Ligue, la planète maudite ne serait pas le brasier qu’elle est maintenant. Peut-être qu’aucun Delfieri en particulier n’est indispensable, mais nous sommes essentiels. Et ce bon à rien d’Oberon est le dernier de la lignée. Gamin sauvage et irréfléchi ! Pourquoi faut-il que toujours nous allions défier la mort alors que nous devrions prendre femme et édifier quelque chose qui puisse assurer notre postérité ? »
Mais le sauvage regard noir s’adoucit en contemplant Oberon. Oui, c’était un véritable Delfieri. Il faut donc que ce soit cela ton couronnement. Quelle différence avec les anciennes fêtes ! Une fois son grand-père lui avait raconté comment, dans les siècles passés, elles duraient trente jours sans interruption. C’était bien avant que ses lointains ancêtres eussent renoncé à la piraterie avouée pour accepter (avec répugnance) de se plier à des exigences apparemment plus morales et autrement plus rentables. A cette époque, un couronnement donnait lieu à des débordements dont un homme pouvait se souvenir toute sa vie. Toutes les cuves et amphores de vin de Goris-Kard étaient vidées jusqu’à la dernière goutte. Des captifs non rachetés étaient sacrifiés en masse et leur sang éclaboussait les dalles de pierre des temples. Ceux-là étaient de vrais temples, dédiés à de vrais dieux, bien avant que les théologiens d’Alea et de Ritornel n’entreprennent leur œuvre de séduction dans l’esprit des habitants des planètes de la Ligue. Tout cela avait disparu une fois pour toutes. Aujourd’hui, à cette parodie lugubre de couronnement, les autoclaves stérilisés de la salle d’opération remplaçaient les amphores de vin, et les seules taches de sang étaient celles qui maculaient la blouse blanche du Maître Chirurgien.
Et sans arrêt, depuis des heures, l’interminable procession s’enroulait autour de l’énorme boule de verre qui faisait office de bloc opératoire. Le fleuve humain des participants médusés avançait sur un long tapis bleu nuit, tissé à la main, broché de fils d’or et de métaux précieux, jusqu’à une immense salle dont le mur du fond était constitué de panneaux de bois richement sculptés (qui contrastaient bizarrement avec le dépouillement presque abstrait du bloc opératoire au milieu de la pièce). L’atmosphère était lourde des vapeurs d’encens. A l’arrière-plan, un chœur chantait, couvert par le carillonnement assourdi des grandes cloches de bronze des temples voisins d’Alea et Ritornel. Il était difficile de savoir si c’était en signe, de deuil ou d’allégresse ; et d’ailleurs quelle différence cela pouvait-il faire ?
Les participants étaient depuis longtemps épuisés que l’interminable procession de potentats continuait toujours.
On avait construit à côté de la salle d’opération un podium sur lequel avaient pris place le Régent, le Lauréat Galactique, les musiciens et les chanteurs. Un peu en retrait du groupe se tenait Huntyr qui avait fait office pendant toute la cérémonie d’aide de camp provisoire du Régent. Son visage qui commençait à se cicatriser sous la peau de plastique semblait calme. Seul l’emplâtre doré qui étincelait bizarrement sur son œil gauche témoignait de son récent rendez-vous manqué avec la mort.
La seule chose qui surprit Omere quand on lui eut expliqué son rôle dans le nouvel ordonnancement des cérémonies fut de ne pas se sentir choqué ou troublé. Tout ceci était bien dans la tradition particulière des Delfieri. Il avait déjà récité trois fois son poème ; sa voix commençait à se briser et il se sentait de plus en plus faible. Il se demanda ce qui lui arriverait s’il s’évanouissait. A cet instant il croisa le regard du Régent qui le considérait sourcils froncés. Mais cette fête barbare où se mêlaient la douleur, le sang, la mort, les rites et les fastes était trop ignoble, et il ne tint pas compte de l’avertissement contenu dans les yeux couleur d’obsidienne.
La main droite du Régent était broyée et la peau était à vif après les centaines de poignées de main, mais il ne s’en souciait pas. D’où il était, il voyait la table d’opération, les allées et venues des infirmières en blouses blanches, et les gestes précis et sûrs du Maître Chirurgien. Il suivait le délicat travail du praticien ; les morceaux d’os écrasés étaient sciés et placés soigneusement dans des récipients frigorifiques. Ces parcelles étaient gardées pour la culture des cellules. Comme Oberon allait probablement mourir, un certain nombre de cellules viables serait sélectionné parmi les fragments récupérés. Le Maître Chirurgien, utilisant des procédés connus de lui seul, cultiverait et développerait ces cellules dans l’espoir de donner éventuellement naissance à un nouvel Oberon semblable, afin de perpétuer la lignée impériale.
A ce moment, l’interphone qui le reliait avec la salle d’opération sonna à côté de lui. Le vieil homme marcha pesamment jusqu’à l’appareil.
— Vous avez besoin de moi, Chirurgien ? demanda-t-il, regardant son interlocuteur à travers la paroi de verre.
— Oui. Je dois réveiller Oberon pendant quelques minutes. Je voudrais que le Lauréat vienne. Vous connaissez les sentiments de votre neveu à son égard. Des extraits du poème pourraient peut-être l’apaiser et le rassurer quand il aura repris conscience.
Depuis toujours, le Régent avait considéré le goût d’Oberon pour les arts et la poésie comme une sorte de tare pour un Delfieri, une faiblesse dont les conséquences risquaient d’être funestes. Mais il était assez réaliste pour utiliser cette bizarre perversion afin d’agir sur l’instinct de vie du jeune mourant. Il se tourna vers le poète.
— Il faut que vous alliez dans la salle d’opération pour chanter quelques strophes pendant que le Maître Chirurgien réveillera provisoirement Oberon.
— Je vais essayer, mais je n’ai presque plus de voix (et moi je ne vais guère mieux, eut-il envie d’ajouter).
Omere sortit un petit pulvérisateur de sa poche et le porta à sa bouche. A la première pression il fut pris d’une quinte de toux qui le secoua violemment.
Le Régent le regarda essuyer ses lèvres tachées de sang, avec dégoût.
— Je demanderai au Maître Chirurgien de vous donner quelque chose pour que vous teniez le temps nécessaire.
— Je vous remercie, grinça ironiquement Omere.
Dans la salle d’opération, une infirmière lui fit une injection. La saveur aigre de l’ozone et l’odeur de peinture bactériostatique toute fraîche le prirent à la gorge. De plus les fréquences des systèmes de stérilisation interféraient avec sa voix. Cela allait être un beau fiasco, pensa-t-il, mais Oberon serait peut-être trop inconscient pour s’en rendre compte. Il choisit une strophe qui racontait comment la Flotte de guerre de la Terreur s’était répandue dans toute la Galaxie Mère. Il chanta à mi-voix, sans chercher de notes hautes.
C’est alors qu’il remarqua que les yeux d’Oberon étaient ouverts et le fixaient. Il se força à sourire au jeune Maître malgré sa fatigue, et poursuivit le poème… puis il s’arrêta. Avec le peu d’air qui restait dans sa poitrine déchiquetée, Oberon essayait de murmurer quelque chose.
— … Rimeur… est-il… terminé… ?
— L’ordinateur est prêt, Votre Excellence, répondit Omere, mais je ne l’ai pas encore programmé. J’en ai pour plusieurs semaines…
— Programme-le… maintenant.
— Maintenant, Votre Excellence ?
Oberon ferma les yeux.
— Il est à nouveau inconscient, dit le Maître Chirurgien à Omere. Ce n’est pas la peine que vous restiez. (Il le considéra attentivement.) Comment vous sentez-vous ?
— Je crois que… commença Omere.
Et il s’évanouit, s’affaissant lentement sur le sol.
Le praticien fit un signe de tête pour appeler une infirmière.
— Un brancard.
Le Régent contempla pensivement le jeune poète étendu que l’on sortait de la salle d’opération. Il claqua les doigts et Huntyr se matérialisa subitement à ses côtés.
— Fais-le emmener dans le Pavillon Hospitalier. Et attache-le.
La cérémonie se poursuivait toujours.
Finalement, Oberon reçut (du moins les prêtres les disposèrent-ils contre la paroi de verre) le rouleau d’argent de la sagesse, et les jattes pleines de pièces de platine, symboles de la prospérité à venir de son règne. Puis il fut proclamé Défenseur des Fois, en vertu de quoi, au milieu des chants, un prêtre mineur Ritornellien vint poser l’anneau d’or de Ritornel sur une console devant la porte, bientôt suivi d’un supérieur Aléen qui, d’un air dégoûté, se força à glisser le dé d’or d’Alea dans l’anneau.
Enfin l’opération et le couronnement se terminèrent. Les derniers invités finissaient de partir.
Le Maître Chirurgien était au travail depuis presque vingt heures d’affilée et trois équipes s’étaient relayées pour l’assister. Il sortit de la bulle de verre et monta sur le podium.
— Comment est-il, Chirurgien ? demanda le Régent.
— Il peut vivre, s’il le veut.
— Combien de temps croyez-vous qu’il soit nécessaire pour programmer l’ordinateur poétique ?
— C’est ce dont j’aimerais vous entretenir, sire. Pouvons-nous nous rendre maintenant dans le Pavillon Hospitalier ? Aucun changement ne risque d’intervenir dans l’état d’Oberon pour plusieurs heures. Mais pendant ce temps, si nous voulons sauver la lignée des Delfieri grâce à la culture des cellules ou en persuadant Oberon de s’accrocher à la vie, nous risquons d’avoir une nuit chargée.
— Après vous, Chirurgien.
Le Maître Chirurgien ne semblait pas du tout marqué par la longue intervention qu’il venait de pratiquer. Il se tenait debout devant la table de manipulations d’un microscope dans le Laboratoire de Parthénogénèse, alors qu’en arrivant, le Régent s’était laissé tomber exténué sur une inconfortable chaise métallique.
— La culture des cellules se comprend mieux vue sous l’angle historique, expliqua calmement le Chirurgien. Au tout premier instant de son existence, le Maître n’était qu’une seule et unique cellule dans le ventre de sa mère. Cette cellule se divisa, puis se subdivisa et ainsi de suite. Pendant les sept ou huit premières générations, tous les milliers de cellules issues de cette phase initiale de développement étaient identiques. C’est-à-dire qu’aucune cellule ne possédait d’identité propre ; il n’y avait ni cellules osseuses, ni cellules musculaires, ni neurones. Mais… les changements commencent alors et se poursuivent pendant quelques générations. C’est ainsi que, à peu près dix jours après la fécondation, nous trouvons trois sortes différentes de cellules situées respectivement dans les couches externe, centrale et interne de l’embryon naissant qui, à ce stade, ressemble à une bille minuscule à peine visible. Les descendants de ces cellules hiérarchisées se spécialisent de plus en plus au fur et à mesure de la croissance. Or, jusqu’à ce que nous ayons pu maîtriser la parthénogénèse, il était admis que cette spécialisation continue était irréversible.
— Irréversible, que voulez-vous dire ? demanda le Régent.
— Avant que cette spécialisation ne débute, n’importe quelle cellule peut être séparée du groupe de ses semblables, et elle formera un autre embryon qui se développera parfaitement. Mais une fois que le processus de spécialisation est en route, une cellule ne peut reproduire que des sœurs identiques à elle et du même groupe ; elle ne peut plus donner naissance à toutes les centaines de différentes sortes de cellules qui sont nécessaires pour former un fœtus humain viable. Les changements intervenus dans la structure de la cellule qui sont responsables de sa spécialisation sont donc normalement irréversibles.
— J’en déduis que les techniques parthénogénétiques ne visent qu’un seul but : renverser cette irréversibilité.
— Exactement, Votre Excellence.
— Poursuivez.
— Nous avons ici une microsection d’une esquille de côte que j’ai retirée de la poitrine de Maître. Les cellules osseuses descendent des cellules qui se trouvaient dans la couche centrale du tout petit embryon qui ont aussi donné naissance aux cellules du cœur, des muscles et de la peau.
— Mais comment se peut-il que des cellules musculaires et osseuses aient les mêmes ancêtres ?
— Après un nombre donné de subdivisions, certains gènes sont mis en état de sommeil. En fait les changements qui apparaissent entre cellules de générations différentes sont le résultat du désamorçage de certaines combinaisons de gènes dans le code génétique des chromosomes. Tous les gènes, sans exception, contenus dans la cellule originale fécondée sont toujours présents dans chacun des milliards de cellules de l’embryon. Mais, à présent, dans chaque cellule un groupe de gènes est inactif de façon à produire les cellules parfaitement spécialisées nécessaires aux différents stades du développement de l’embryon. L’objet et le but de la parthénogénèse consistent à réactiver ces gènes endormis. Si cela est réussi, la cellule redeviendra telle qu’elle était au tout début, parfaitement identique à la première cellule qui avait donné naissance au Maître. En conséquence de quoi, théoriquement, cette nouvelle cellule est capable de se développer de manière à aboutir à un deuxième Maître.
— Et comment peut-on réactiver ces gènes endormis ?
— En supprimant les protéides qui bloquent les chaînes de l’acide désoxyribonucléique ou A. D. N. Ces protéides sont les protamines et les histones, et sont relativement basiques. Leur combinaison chimique avec l’acide A. D. N. peut être détruite si on les expose très soigneusement à un acide légèrement plus puissant. Tout cela se passe dans le noyau de la cellule, et vous imaginez que ce micro-procédé est assez délicat.
— Une sorte de chirurgie à l’échelle moléculaire ? Je ne savais pas qu’une telle technique était au point. Dites-m’en un peu plus.
Le praticien hésita.
— Plus, je ne peux pas, sire. C’est un secret que les Maîtres Chirurgiens se transmettent l’un à l’autre depuis de nombreuses générations.
— Alors je n’insisterai pas.
— En revanche, le Régent est invité à regarder.
— Oui, cela m’intéresse.
Le Chirurgien se retourna et se pencha sur ses flacons.
— De cette section de côte, nous allons tout d’abord isoler vingt cellules individuelles. Cela est une technique microchirurgicale assez simple que Votre Excellence peut suivre sur l’écran de projection du microscope. Comme vous le voyez, chaque cellule ressemble à une brique légèrement allongée. Puis chacune est placée dans un flacon individuel de culture où elle est lavée dans un liquide nutricier stérile. Et maintenant, nous en arrivons à la phase cruciale, la réactivation des gènes endormis.
Après avoir déganté sa main droite, il sembla que le Maître Chirurgien glissait son index dans le goulot du premier flacon. Un brusque éclair brouilla l’image sur l’écran. Aussitôt après, le Chirurgien renfila son gant, se retourna et s’inclina devant le Régent.
— Ainsi en est-il.
Le vieil homme fixa le regard brillant qui filtrait par les ouvertures ménagées dans la cagoule blanche.
— Vous voulez dire que c’est… quelque chose en vous qui réveille les gènes ?
— Oui, plus ou moins. Bien sûr, il va maintenant falloir à la cellule osseuse refaire le long trajet de retour, remonter en arrière quelque cinquante générations de différenciation cellulaire. A chaque étape, de plus en plus de gènes se réactiveront, jusqu’à ce que tous soient réveillés et que soit retrouvée la cellule première. Malheureusement les gènes sont très fragiles et les résultats sont imprévisibles. Une infinité d’éléments jouent dans le processus de parthénogénèse. A l’époque des Guerres, les taux de radiations étaient si élevés que l’on avait assisté à des mutations des gènes contenus dans les spermatozoïdes et les ovules, alors qu’ils étaient pourtant à l’abri dans le corps humain. L’action était encore bien plus néfaste sur les cultures des cellules. Or, il en est de même en ce moment. Par je ne sais quelle ironie du sort, il se pourrait que le récent delirium, responsable de cette intervention parthénogénétique, fasse aussi échouer nos efforts. Tandis que nous parlons, les premières pluies de rayons cosmiques engendrés par le tremblement arrivent jusqu’à nous, à travers l’hyperespace.
— Mais cette aile est enterrée sous un blindage de un mètre de plomb, objecta le Régent. De plus, nous sommes placés exactement à l’opposé de l’Aire Nodale ; il y a toute la planète entre nous et le lieu du delirium.
— Cela risque de ne pas être suffisant. Des rayons cosmiques ont été détectés dans des mines à plusieurs milliers de mètres de profondeur. Nous pensons que les plus puissants sont capables de traverser de part en part Goris-Kard, transperçant le noyau de nickel-cobalt. D’ailleurs, depuis que nous sommes entrés, plusieurs rayons cosmiques ont traversé mon corps.
— Comment le savez-vous ?
— Ma structure sensorielle est… différente de la vôtre. Je peux détecter des radiations électro-magnétiques dont les longueurs d’ondes sont considérablement en dessous du spectre visible. Tenez – un rayon vient de frapper ce bac.
— Faites quelque chose.
Le Maître Chirurgien hésita.
— Je me demande si c’est nécessaire. Les risques sont minimes qu’il ait touché exactement la cellule mise en culture.
— Alors, faites selon votre idée.
— Je vous en remercie. Et maintenant, si Votre Excellence est satisfaite de ce qui lui a été expliqué et démontré, il serait préférable que je termine seul mes travaux. Dans à peine une heure tout sera terminé, et je vous retrouverai alors dans la chambre d’Omere, le poète.
— Oui, je suis satisfait. Je vous attendrai là-bas.